• "Zoé et Zorro, le néo-bon et le néo-con » par Régis Debray - EXCEPTIONNEL !

     

    Héroïquement seul(e) en scène. Sans frontières, et donc partout chez soi. Sauvant les enfants et les peuples. Faisant fi des mesquineries légales - vernaculaires ou onusiennes - parce que dépositaires de l'universel et oeuvrant au salut de l'humanité.

    Ce rêve d'adolescent, vieux comme Narcisse, nos sociétés sénescentes s'en étaient fait un idéal. C'est le songe immémorial du chevalier blanc. La geste humanitaire - la face dorée de la médaille - lui a redonné ardeur et fierté. Elle a pour envers l'intervention militaire, Afghanistan, Irak, Afrique ou ailleurs. Ce que Zoé commence - mal, en l'occurrence -, Zorro bientôt le termine, encore plus mal. C'est ce qui arrive au Bien toutes les fois qu'il se regarde un peu trop dans la glace.

    Excellent remède à la mélancolie, le narcissisme ne caractérise pas qu'un stade normalement immature de l'évolution psychique. Nous avons élevé ce travers souvent pittoresque, qui mue nos politiques en rock stars, à la hauteur d'un évangile plus confusionnel qu'oecuménique. Cette inclination à faire le bonheur des enfants sans se préoccuper de leur état civil et celui des hommes sans se soucier de leur histoire, cette cécité anthropologique rappellent ce qu'Hubert Védrine nomme "occidentalisme".

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-981836,0.html


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