• « Le syndrome d'Ulysse » Santiago Gamboa

     

    À l'époque, la vie ne me souriait pas vraiment. Elle me faisait même la grimace, presque un rictus. C'était au début des années 90. Je vivais à Paris, la ville des voluptés peuplée de gens prospères, ce qui n'était pas mon cas. » Locataire d'une chambre de neuf mètres carrés à Neuilly-sur-Seine, Esteban tente tant bien que mal de survivre à sa condition d'exilé colombien sans le sou. Entre son doctorat à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Sorbonne" w:st="on">la Sorbonne</st1:PersonName> et les quelques cours d'espagnol qu'il a décroché pour payer son loyer, il fréquente d'autres émigrés, étudiants comme lui, anciens leaders guérilleros ou prostituées, apprend leur histoire et trouve son salut dans leur amitié. Au fil des rencontres, Esteban fait un étrange constat : depuis qu'il vit dans cette ville grouillante de fantômes et qu'il est pauvre, sa vie sexuelle s'est considérablement enrichie, comme si la misère engendrait une sorte d'érotisme et exprimait un besoin. « Le désir de rester en vie envers et contre tout, ou la constatation rassurante qu'au plus souterrain et qu'au plus bas, dans les sous-sols les plus obscurs, on continue d'imiter les gestes de la vie. Un sexe plein de compassion ou de désespoir, mais qui reste la meilleure chose qu'on puisse offrir. » Faisant courir la langue en toute liberté, Santiago Gamboa scrute attentivement ces moments de bonheur fugaces qui fleurissent sur la solitude des exilés. Sa volubilité est vertigineuse, qui précipite les mots et les phrases sans perdre le souffle. Le syndrome d'Ulysse est l'un des grands romans de cette rentrée


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