• Depuis le 15 avril, plus de 600 travailleurs sont en grève dans quelque quarante entreprises de l'Ile-de-France. En situation irrégulière, ils sont plus exactement des salariés "sans papiers avec papiers", comme les définissent les militants qui les soutiennent. Titulaires d'un vrai contrat de travail, ils cotisent à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la S←curit←">la Sécurité</st1:PersonName> sociale et paient des impôts. Leur revendication ? Etre régularisés. Pour cela, ils n'ont pas choisi d'occuper une église ou d'entamer une grève de la faim comme leurs "aînés" avaient l'habitude de le faire auparavant. Ils se battent à l'intérieur de leur entreprise pour avoir des papiers en règle. Une "lutte" initiée, organisée et menée par <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CGT">la CGT</st1:PersonName> avec l'association Droits devant !!

    L'origine de ce mouvement remonte à octobre <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="2006. A">2006. A</st1:metricconverter> cette époque, une vingtaine de salariés de la blanchisserie industrielle Modeluxe, à Chilly-Mazarin (Essonne), viennent d'être licenciés. La direction les accuse d'avoir présenté de faux titres de séjour pour être embauchés. Les employés lui rétorquent qu'elle était tout à fait au courant d'une situation dont elle a profité. Démunis, ces travailleurs trouvent un soutien auprès de Raymond Chauveau, secrétaire général de l'union locale CGT de Massy, qui les convainc de se mettre en grève. Trois mois plus tard, en janvier 2007, le préfet de l'Essonne de l'époque, Gérard Moisselin, ancien directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était encore place Beauvau, reconnaît leur "intégration" et les régularise.

    Pour le syndicat, c'est une découverte, une "révolution" : la grève peut conduire à la reconnaissance de ces "travailleurs" et, dès lors, à leur régularisation. Elle oblige même à prendre en compte la réalité de la situation de ces salariés qui, bien que sans papiers, ne sont pas en dehors mais insérés dans le monde du travail.

     

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/07/03/les-sans-papiers-et-l-arme-de-la-greve-par-mustapha-kessous_1065878_3232.html


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