• Réfugiés : Il faut en faire plus ! par Jan EGELAND*

    « Il faut en faire plus pour les réfugiés » par Jan EGELAND*

    [Note d’ASULON Europe : Ce texte expose l’ensemble des analyses que nous portons avec ASULON EUROPE depuis 10 ans. Comment ne pas se féliciter de cette proximité intellectuelle et politique ?]

    [L’Europe doit accueillir plus de déplacés et porter une plus grande assistance aux pays limitrophe des zones de crise.]

    En 2014, une personne était contrainte de fuir son foyer toutes les deux secondes. Aujourd’hui, près de 60 millions de personnes ont fui les conflits et les persécutions. L’Europe va-t-elle répondre à cette crise en construisant de grands murs, comme le gouvernement xénophobes de Hongrie l’a proposé ? Ou au contraire les pays Européens vont-ils consentir enfin à travailler ensemble pour trouver  des solutions efficaces ? De nombreux pays au sein de l’Europe forteresse sont encore relativement peu affectés. Nous sommes loin des zones de conflits ; et la Grèce et l’Italie reçoivent la plupart des réfugiés qui arrivent sur notre continent, malgré de si nombreux obstacles.

    Le débat actuel au sein de l’Union européenne concernant le partage de la responsabilité de l’accueil des réfugiés est important et nécessaire. Mas il est également très important de discuter des responsabilités internationales envers les pays moins développés qui accueillent aujourd’hui 90% des personnes déplacées. Si l’Europe décide de répondre en s’attaquant aux passeurs plutôt qu’aux causes qui contraignent des centaines de milliers de personnes à risquer leur vie pour venir sur notre continent, nous ne ferons qu’effleurer le problème. La guerre en Syrie a considérablement contribué à l’augmentation du nombre de réfugiés. La majorité des personnes traversant la Méditerranée en 2014 étaient syriennes. Toutefois, seulement 6% des réfugiés syriens ont pu demander asile en Europe. Si nous n’augmentons pas considérablement le soutien apporté aux réfugiés et aux pays qui les hébergent, beaucoup n’auront d’autre choix que de retrouver la guerre en Syrie ou de se lancer dans un périlleux voyage vers l’Europe.

     

    Les leaders européens doivent aussi et de toute urgence redoubler d’efforts et adopter une approche beaucoup plus dynamique pour faciliter le retour de la pais. L’Europe doit aussi augmenter son assistance humanitaire. Améliorer l’accès à l’éducation et donner aux gens de réels moyens de subsistance aideront à stabiliser ces pays, l’extrémisme ainsi que les dangereux voyages entrepris à travers la Méditerranée perdront de leur attrait. Les réfugiés les plus vulnérables devraient être accueillis en Europe, mais, actuellement, seule l’Allemagne offre un nombre substantiel de places pour ces personnes.

    Les dirigeants européens semblent préoccupés par une seule question : « Comment préserver ma popularité et éviter d’accueillir des réfugiés ? ». Dans les années 1990, quand la guerre a éclaté dans les Balkans, les dirigeants européens ont fait preuve d’ambition pour faciliter la médiation dans ce conflit, apporter l’assistance nécessaire dans la région et recevoir des réfugiés dans leur pays. Aujourd’hui, un tel leadership européen fait cruellement défaut. Beaucoup de responsables politiques et d’électeurs européens semblent préférer se cacher derrière de grands murs.

    Le contenu des débats que nous tenons actuellement n’est pas digne du continent qui reçut autrefois un grand nombre de réfugiés et fut à l’origine de la Convention des réfugiés. Alors que près de 60 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées – et notamment dans le voisinage de la zone Schengen -, il est grand temps pour l’Europe de relever le défi.

    JAN EGELAND

    *Jan EGELAND a été secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU. Il dirige le Conseil norvégien pour les réfugiés.

    NDLR : Cet article a été publié dans le Journal LE MONDE - édition 21 juillet 2015. Il n'est plus en ligne et nous avons décidé - pour cette raison - de le diffuser entièrement sur Asulon Europe.


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  • Solidarité SANS-PAPIERS : Vers l'ABANDON des poursuites ...

    Il a aidé des sans-papiers : le procès vire à l'inattendu !

    TGI de Perpignan !

    Le procureur a abandonné hier les poursuites contre Denis Lambert, jugé pour avoir hébergé des Arméniens et leurs deux enfants. Le procès a finalement été bouclé en un temps record hier au tribunal correctionnel de Perpignan. Denis Lambert, escorté par une cinquantaine de soutiens aux sans-papiers, devait être jugé pour avoir facilité le séjour illégal d'un couple d'Arméniens et ses deux enfants de 3 et 6 ans en les hébergeant chez lui dans les P.-O. entre janvier 2014 et juin 2015. Et ce, "en leur demandant de participer aux travaux ménagers" (vaisselle, cuisine…). L'avocat du prévenu Me Jean Codognes s'apprêtait à dégainer sa plaidoirie aiguisée. Les représentants des associations locales comme RESF (Réseau éducation sans frontière), la Cimade ou l'Asti patientaient avant de témoigner à la barre, ainsi que Georges Gumpel, membre du bureau national de l'Union juive française pour la paix, venu raconter comment il avait été caché, et donc sauvé, à l'âge de 6 ans alors que son père avait été déporté. Mais nul n'en aura eu le temps… En tout début d'audience, le procureur de la République Achille Kiriakides en personne s'est levé pour prendre la parole et annoncer, au vu des conclusions déposées par la défense pour réclamer la relaxe, une décision tout à fait exceptionnelle. "J'abandonne les poursuites, a-t-il dit. À aucun moment, je n'ai reçu de directive de quiconque. Je parle librement en vertu de ma seule conscience. Ces poursuites sont tirées d'une mauvaise interprétation des textes et des faits. L'immunité prévue par la loi concerne largement les faits reprochés à Monsieur Lambert".

    http://www.lindependant.fr/2015/07/16/il-a-aide-des-sans-papiers-le-proces-vire-a-l-inattendu,2059672.php

     


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  • Raffarin défend le droit d'asile !

    L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a réaffirmé aujourd'hui son attachement aux valeurs de "fraternité" et "d'humanité", après les critiques à droite et à l'extrême droite sur sa proposition d'intégrer des familles d'étrangers dans les zones rurales alors que la pression migratoire a augmenté en Europe.

    "Il faut évidemment limiter l'immigration. Mais le droit d'asile c'est autre chose", cela concerne "quelqu'un qui a le droit de vivre dans notre pays et nous, nous avons le devoir de l'accueillir quand il n'a pas été débouté de son droit d'asile", a affirmé le sénateur (Les Républicains) de la Vienne."Je suis chrétien, je sais ce que c'est que la fraternité, quand je vois quelqu'un qui est étranger, avant d'être étranger, il est mon frère (...) On ne me fera pas dire que quelqu'un qu'on a repêché à l'eau, il faut le rejeter à la mer simplement parce qu'on n'est pas capable de l'accueillir. On est dans des situations inacceptables" et "la France doit toujours être une terre d'humanité". "Je suis pour l'humanité", a-t-il repris.

    L'ex-Premier ministre a regretté qu'il soit "très difficile d'avoir des débats de cette nature en France". "Tout de suite, mon idée a été caricaturée", a-t-il soupiré, face aux attaques portées à son encontre sur les réseaux sociaux.

    Source:

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/06/18/25002-20150618ARTFIG00100-raffarin-prone-l-installation-des-familles-d-etrangers-dans-les-zones-rurales.php


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